La construction d’infrastructures de qualité accessibles aux populations et aux opérateurs économiques est l’un des éléments essentiels pour le développement d’un pays. Les infrastructures offrent en effet des services aux utilisateurs et participent à l’amélioration de la productivité des secteurs de production. L’on s’accorde sur le fait que le développement industriel induit par les infrastructures contribue à la réduction de la pauvreté.
Malheureusement, il est à noter que les performances de l’Afrique en matière d’infrastructures restent peu satisfaisantes malgré les progrès importants réalisés dans certains secteurs.
Selon la Banque mondiale, entre 1990 et 2015, l’Afrique subsaharienne a enregistré une amélioration qualitative et quantitative des projets d’infrastructures dans le secteur des télécommunications et l’accès à l’eau potable. En revanche, des secteurs comme celui de l’énergie, l’électricité et le transport routier et ferroviaire n’ont pas connu d’amélioration significative au cours des 20 dernières années. Avec environ 0,04 mégawatt pour 1 000 personnes, la capacité de la région n’atteint à peine qu’un tiers de la capacité de l’Asie du Sud et un dixième de celle de l’Amérique latine et des Caraïbes. L’accès à l’électricité est limité à seulement 35 % de la population, et un taux d’accès dans les zones rurales n’atteignant qu’environ un septième de celui des zones urbaines. En ce qui concerne les routes, l’Afrique subsaharienne est la seule région où la densité du réseau routier s’est réduite de 1990 à 2011.
L’entretien des infrastructures minimum dont disposent les pays africains n’est pas toujours assuré ou effectif, occasionnant ainsi une détérioration rapide et des pertes de plusieurs réalisations. Ainsi, dans certains pays africains, environ 30% des infrastructures ont besoin d’être réhabilitées, principalement les infrastructures rurales et les infrastructures dans les pays en conflit.
Les trois raisons majeures de cette situation problématique des infrastructures en Afrique sont le manque de financement, les mécanismes de gestion qui n’intègrent pas de processus de maintenance (préventive et curative) adaptés, susceptibles d’assurer la durabilité des infrastructures et la mauvaise qualité des infrastructures qui sont souvent construites en violation des exigences techniques et des règles de l’art, ou alors construites sur la base d’études de faisabilité de mauvaise qualité.
En effet, en dépit des déclarations de bonnes intentions en faveur d’infrastructures de qualité et en grand nombre sur le continent africain, les financements qui y sont consacrés semblent ne pas être à la hauteur de cet intérêt affiché. Entre 2003 et 2013, l’ensemble des accords de financement de projets conclus par l’Afrique subsaharienne ne représentait que 3 % du nombre de projets conclus dans le monde, soit un montant total de 59 milliards de dollars US contre 2.000 milliards au niveau mondial. En 2016, L’Afrique subsaharienne a enregistré un portefeuille de projets infrastructurels pour un montant total de 3,3 milliards de dollars US, soit 5% des investissements PPI (participation privé à l’infrastructure) à l’échelle mondiale. Il s’agit d’une baisse de 48% par rapport au total des investissements de 2015 et à la moyenne quinquennale (6,4 milliards de dollars US).
Pour faire face aux besoins de financement, les pays africains ont eu recours, ces dernières années, à différentes stratégies pour financer les infrastructures, notamment en émettant des obligations. Selon l’agence de notation Moody’s, le Gabon, le Sénégal et la Zambie ont ainsi mobilisé près de 8,1 milliards de dollars US en 2012. Le Kenya a investi 25 milliards de dollars en obligations pour construire un deuxième port à Lamu, un oléoduc servant au transport de pétrole brut et des routes qui ouvriront de nouvelles perspectives d’exportation en Afrique de l’Est. L’Éthiopie a lancé deux programmes d’émission d’obligations diaspora pour le financement de sa compagnie d’électricité et de son barrage de la renaissance qui constituera la plus grande centrale hydroélectrique d’Afrique et aura la capacité de générer 6 000 mégawatts.
Les transferts de fonds de la diaspora africaine constituent une autre source de financement qui a atteint en 2012 près de 40 milliards de dollars US contre 28,9 milliards d’aide publique au développement. L’Afrique pourrait ainsi recevoir chaque année des milliards de dollars sous forme de transferts de fonds de sa diaspora. Les partenaires au développement de l’Afrique inaugurent de nouvelles stratégies en matière de financement institutionnel. Ainsi, la BAD a lancé le Fonds50 pour l’Afrique affectant ainsi 3 milliards de dollars US aux infrastructures. La Banque. mondiale développe à son niveau, la plateforme d’investissement « Mécanisme mondial de financement des infrastructures ». Le Japon organise régulièrement la TICAD (Conférence de Tokyo pour le Développement de l’Afrique). L’Union Européenne a mis en place le Fonds Fiduciaire UE-Afrique pour les Infrastructures. En plus de son initiative « Power Africa », les Etats Unis viennent de créer en octobre 2018 une nouvelle agence Dénommée USIDFC (US International Développement Finance Corporation) avec un fonds d’aide doté de 60 Milliards de Dollars dédiés au développement du continent africain.
Les entreprises et le Gouvernement chinois sont dans une démarche offensive pour investir massivement dans les infrastructures en Afrique. Cet engagement s’est matérialisé en août 2018 au cours du dernier sommet Chine-Afrique à Pékin par la déclaration du Président chinois de consacrer 60 milliards de dollars US au développement des pays africains. Ainsi, l’Afrique et ses partenaires bilatéraux, multilatéraux, institutionnels et privés se mobilisent pour offrir à nos pays, des infrastructures de qualité et en grand nombre. Bien qu’il y ait une réelle volonté de mobiliser des ressources pour les infrastructures, force est de constater que les pays africains ne disposent pas de capacité suffisante pour la préparation de projets et programmes infrastructurels efficaces et attractifs. La Banque Mondiale soutient que les cadres règlementaires des processus de passation des marchés de partenariats public-privé en Afrique subsaharienne sont moins performants que la moyenne mondiale, en particulier pour la phase de préparation des projets. Il n’y a pas assez de projets bien définis intégrant des études de préfaisabilité et de faisabilité appropriées. Cette faible capacité qui pourrait être constatée tant au niveau des dirigeants que chez les autres acteurs nationaux constitue un obstacle majeur à la mobilisation accrue de financement privé.
En outre, il convient de relever l’absence d’une capacité adéquate de gestion de ce type de projets dans certains pays, ce qui contribue à l’échec de nombreux projets. Les régies publiques présentent également des faiblesses en raison de la mise en œuvre de mécanismes de gestion inadéquats et de mauvaise gouvernance politique. En outre, les coûts élevés des projets d’infrastructures et leur exécution pluriannuelle cadrent difficilement avec le principe de l’annualité budgétaire. A cela s’ajoutent les processus de passation de marché souvent longs et à court d’innovations. Tous ces facteurs ne sont pas de nature à favoriser une mise en œuvre efficace des projets d’infrastructures dans les pays africains. Toutefois, certains pays ont fait des efforts remarquables en matière de préparation et de mobilisation de ressources pour les projets d’infrastructures. Dans le domaine des PPP, les pays les plus actifs de la région sont l’Afrique du Sud (85 projets), le Nigeria (35), le Kenya (22) et l’Ouganda (22). Ces pays bénéficient de 48 % des 335 projets PPP de la région depuis ces 25 dernières années et mobilisent 36,7 milliards USD d’engagements d’investissement, soit 62% du total des engagements d’investissement dans la région (59 milliards USD)
.Les progrès réalisés par les pays africains varient selon les secteurs. En matière d’accès à l’eau potable, le Gabon, l’île Maurice et l’Afrique du Sud restent les pays les mieux classés en Afrique subsaharienne avec des taux soit similaires soit légèrement supérieurs à ceux prévus par la norme internationale au cours de la période de 2008 à 2012.
Pour la même période, la Banque Mondiale indique que Maurice semble être le pays disposant de la plus grande proportion de routes revêtues et dispose d’un meilleur taux d’accès aux installations sanitaires améliorées. Outre l’amélioration stupéfiante de sa densité internet, l’Afrique du Sud est l’un des pays qui affiche des taux supérieurs d’accès aux installations sanitaires améliorées. A contrario, d’autres pays sont encore à la recherche de leur repère pour amorcer le décollage de leurs projets d’infrastructures. Il y a donc un écart de développement entre les pays africains en matière de construction et maintenance des infrastructures de qualité. Ces écarts de développement sont aussi accentués par le manque de cadre d’échanges adéquat permettant aux pays africains de capitaliser et partager leurs expériences réussies. Les expériences intéressantes et les innovations majeures existantes restent en grande partie méconnues. Cette absence de creuset de partage Sud-Sud des connaissances et vécus ne permet pas aux pays « en retard » de profiter des expériences et enseignements de ceux qui sont en avance. Dans la mesure où il est reconnu que le partage de la connaissance pratique est la clé de voûte menant à une réflexion critique sur les méthodes et approches utilisées en matière de projets d’infrastructures et dans le but de faciliter le partage d’expériences entre les décideurs et acteurs des pays africains, le Réseau Africain des Professionnels de Gestion de Projet (RAPGP) se propose de consacrer la seconde édition de son Université d’été aux Projets d’Infrastructures avec comme thème « Les nouveaux mécanismes de financement et de gouvernance de projets pour un Développement Inclusif et Durable ». Cette rencontre sera un cadre d’échanges fructueux, de partages d’expériences réussies et de formation pratiques portant sur les projets d’Infrastructures en Afrique.
Les frais de participation par personne (500 000 FCFA, soit 762.25 Euro) couvrent : Participation aux ateliers de formation, d’échanges, Pause café, visite touristique et le dîner gala. NB: ceci ne couvre pas les frais de transport d'hébergement et de restauration .
Date limite d’Inscription
25 juin 2018
Les paiements peuvent se faire par :
TITULAIRE: CLUB TOP MANAGERS
Code Banque: CI059 Code Guichet: 01001 N° de Compte: 121236674301 RIB: 67 IBAN: CI93 CI05 9010 0112 1236 6743 0167 Code Swift: ECOCCIAB ADRESSE DE LA BANQUE : ECOBANK CÔTE D’IVOIRE, immeuble Alliance avenue, 01 BP 4107 Abidjan 01, tel:20319200, AbidjanLa date limite de paiement des frais de participation est fixée au 02 Juillet 2018.
NB : les frais de réservation ne seront pas remboursés en cas de désistement.
Nos références ci-après :
Pour tout complément d'informations, veuillez nous joindre au téléphone, par mail ou nous rendre visite au siège de Club Top Managers, sis à Cocody-Angré 8è tranche, au 1er étage, porte B2 de immeuble BRAKA, situé à la montée du pont Soro Guillaume en provenance de la 7è tranche, à gauche.
Coordonnateur des Projets PEJEDEC, C2D-Emploi et PRISE
Abidjan, Côte d’Ivoire, Tél : +225 65 969 939
L’objectif Général de l’UPGP 2019 est de contribuer au renforcement des capacités des décideurs et acteurs africains dans la conception des projets innovants d’infrastructures, dans la recherche de financements compétitifs et dans la gestion efficiente de ces projets.
De façon spécifique, l’UPGP 2019, vise :